La guerre entre la Russie et l’Ukraine rabat les cartes de la future PAC de l’Union Européenne avec un mot d’ordre « la reconquête de la souveraineté alimentaire Européenne passe par la relocalisation de certains produits et le relèvement des seuils de productions ». En insistant sur la jambe productiviste de la souveraineté, E. Macron assume l’idée selon laquelle l’UE doit :
- Produire plus, quitte à réduire significativement les surfaces en jachère,
- Réduire sa dépendance à l’égard de certaines matières 1ère (engrais verts, protéines végétales, fruits et légumes, …),
- Revoir la stratégie « de la ferme à la fourchette » qui est une déclinaison du Green Deal Européen,
Cette inflexion de la PAC témoigne que les politiques agricoles européennes étaient principalement guidées par des considérations marchandes (équilibres des marchés internationaux) plus que productives (nourrir les populations européennes). Cette réorientation vers un renforcement de notre souveraineté et notre sécurité alimentaire plaide, une fois encore, en faveur d’une politique agricole Corse orientée sur le (re)couplage des aides en fonction de la production (principe de conditionnalité).
Cette crise internationale démontre, si besoin était, la nécessité absolue d’encourager ou de renforcer par des politiques publiques vertueuses, l’autonomie alimentaire d’un pays, d’une région ou d’une Collectivité Territoriale.